Une partie de la gauche juge la position du gouvernement français trop favorable aux autorités israéliennes.
“Après le silence, c’est la honte.” La député communiste Elsa Faucillon a pris la parole ce mardi 11 mai à l’Assemblée nationale pour fustiger la position du gouvernement à l’égard de la situation au Proche-Orient, après la mort de plus de 20 personnes dans des frappes à Gaza et de violents heurts avec des manifestants palestiniens à Jérusalem-Est.
Comme elle, ou sa collègue Insoumise Clémentine Autain qui s’est également exprimée dans l’hémicycle, c’est toute une partie de la gauche qui juge la diplomatie française trop favorable à l’État hébreu. La veille, le ministère des Affaires étrangères avait publié un communiqué pour demander à “l’ensemble des acteurs à faire preuve de la plus grande retenue”, disant craindre une “escalade de grande ampleur.”
Ce mardi, le secrétaire d’État chargé du Tourisme et des Français de l’étranger Jean-Baptiste Lemoyne a appelé les autorités israéliennes à un “usage proportionné de la force” à l’heure où la France entend “rester à l’initiative” dans la recherche d’une solution politique, selon ses mots. “Ce que montrent les événements c’est qu’il y a besoin d’une solution politique et de ce point de vue-là, nous ne serons jamais en arrière de la main”, a-t-il également expliqué en rappelant les contacts permanents entre Paris, Amman et Le Caire notamment à ce sujet.
Des mots bien trop timides selon Elsa Faucillon. “Après le silence c’est la honte, la honte d’une déclaration qui recherche un soi-disant équilibre, équilibre qui oublie de condamner la politique de colonisation et d’apartheid promue par le gouvernement israélien”, a notamment lancé l’élue des Hauts-de-Seine, en ajoutant: “Vous le savez, la situation risque de très dangereusement s’aggraver.”
La veille, le communiqué du ministère des Affaires étrangères condamnait “les tirs de roquette depuis la bande de Gaza qui ont visé le territoire israélien” et exprimait la “préoccupation” de la France quant aux “menaces d’évictions forcées visant des résidents du quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, qui relèvent de la politique de colonisation, illégale en droit international.”
C’est le sort de familles palestiniennes menacées d’éviction par des colons juifs dans ce quartier de Jérusalem-Est -le secteur de la ville occupé par Israël depuis plus de 50 ans-, qui a déclenché des heurts dans la ville sainte ayant fait plus de 500 blessés ces derniers jours.
“On ne parle pas sur le même ton à la botte qui écrase et au visage qui se fait écraser”
“On ne parle pas sur le même ton à la botte qui écrase et au visage qui se fait écraser”, a de son côté martelé a députée de la France Insoumise, Clémentine Autain, reprochant au gouvernement de “ne pas trouver les mots pour condamner les exactions d’une armée aux ordres d’un gouvernement d’extrême droite qui vise à consolider la domination israélienne, le système d’apartheid”.
Dans un communiqué publié ce mardi, Europe-Écologie les Verts “réaffirme” pour sa part “son plein soutien aux populations civiles palestiniennes et appelle à l’arrêt de la répression de la part des forces armées d’occupation israéliennes.” “Nous appelons toutes les parties à la désescalade afin d’éviter de nouvelles victimes civiles”, ajoutent les Écolos en exhortant Emmanuel Macron et l’Union européenne ”à intervenir par tous les moyens diplomatiques possibles (…) pour que cesse cette répression violente.”