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(HuffPost)Policiers, islamophobie… Les gauches marchent en ordre dispersé

 (HuffPost)Policiers, islamophobie… Les gauches marchent en ordre dispersé

Les divisions qui s’expriment sur le rassemblement des policiers devant l’Assemblée nationale rappellent celles observées en novembre 2019.

Encore une ligne de fracture à gauche. Ce mercredi 19 mai, plusieurs responsables de la gauche française ont indiqué qu’ils participeraient à la “marche citoyenne” organisée par les policiers, d’Anne Hidalgo à Yannick Jadot en passant par Fabien Roussel et Olivier Faure. À l’inverse, d’autres, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon et de ses camarades insoumis, ont décidé de ne pas participer à cette “instrumentalisation politique”, tout comme le Parti radical de Gauche, qui avance peu ou prou les mêmes arguments

Outre ces différences d’approche selon les formations, certains partis ont également du mal à parler d’une seule voix. Ainsi, alors que la position du PCF est claire sur le sujet, la députée communiste Esla Faucillon publie une tribune dans Libération pour dénoncer “l’erreur” que constitue selon elle la présence de sa famille politique au sein de ce rassemblement. Côté EELV, alors que le parti n’a pas vraiment tranché sur la question, c’est aussi la division qui guette. Quand Yannick Jadot a décidé de s’y rendre, le maire écolo de Grenoble Eric Piolle a adopté la position inverse, tout comme la candidate à la primaire EELV Sandrine Rousseau.

“Je pleure les agents du service public qui sont morts pour nous. Je n’irai pas à la marche du 19 mai car je ne peux pas cautionner les slogans qu’on leur fait dire”, a ainsi annoncé Éric Piolle. “Avec l’appui de l’extrême droite du Rassemblement national, ce rassemblement ressemble davantage à une opération d’intimidation de la justice”, renchérit-il, reprenant quasiment mot pour mot les arguments avancés par la France insoumise.

“Cela ne peut pas être un argument”

Des justifications qui excèdent un participant à la marche du jour. “Je n’accepte pas qu’on dise qu’on ne peut pas y aller à cause de l’extrême droite. Quand on a manifesté contre l’islamophobie, il n’y avait pas que des gens fréquentables”, grince auprès du HuffPost une figure du PCF. Qui ajoute: ”ça ne peut pas être un argument, c’est d’ailleurs ce que nous disaient les macronistes pour la marche contre l’islamophobie. Ça revient à écarter le message de soutien en raison des gens qui s’y associent”.  

Une référence qui est loin d’être anodine, puisque la gauche s’était également fracturée sur sa participation (ou non) à la manifestation du 10 novembre 2019, et qui vaut aujourd’hui à plusieurs de ses responsables des accusations en islamogauchisme. D’autant que ceux qui appellent aujourd’hui à rejoindre les policiers sont, à l’exception notable du PCF, les mêmes qui refusaient catégoriquement de défiler contre l’islamophobie.

“Nous ne voulons pas nous associer à certains des initiateurs de l’appel. Nous ne nous reconnaissons pas dans ses mots d’ordre qui présentent les lois laïques en vigueur comme ‘liberticides’”, justifiait par exemple le Parti socialiste. Des dissensions qui révélaient déjà que, sur les questions régaliennes, au premier rang desquelles figurent la laïcité et la sécurité, la gauche peine à parler d’une seule voix. Une situation qui nourrit immanquablement les divisions sur le “rapport à la République” et fragilise encore un peu plus les chances de voir l’union de la gauche se concrétiser en 2022.

Ibrahima Diallo

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