Une nouvelle manifestation en faveur des demandeurs d’asile syriens est organisée, ce mercredi 19 mai, devant l’hôtel de ville de Copenhague. Certaines familles, établies depuis plusieurs années au Danemark, sont menacées d’expulsion. Les autorités considèrent en effet désormais Damas et sa région comme sans danger.
« Vous ne pouvez pas juste me demander de rentrer, ça fait six ans que je suis ici. Et le danger est toujours là en Syrie, ça n’a aucun sens. »
Alaa Alnwailati a 38 ans et trois enfants. Au Danemark, elle a refait des études, trouvé un emploi d’enseignante. Mais le gouvernement n’a pas renouvelé son permis de résidence. « Je ne sais pas si ça fait partie d’un jeu politique ou s’ils ne veulent vraiment plus aucun réfugié, ou s’ils détestent tout simplement les Syriens, je ne sais pas, sourit-elle. Mais je sais qu’en Syrie, je n’avais pas le choix, je devais fuir. Ici je ne vais pas m’enfuir. Je vais me battre, et si je dois partir, ce sera avec dignité. »
Le Danemark, qui estime que Damas et sa province sont aujourd’hui stabilisées, a décidé de suspendre les titres de séjour temporaires de plusieurs centaines de Syriens. C’est le premier pays européen à ordonner le retour des réfugiés syriens.
« Si vraiment je dois partir, je choisirai un autre pays qui respecte les droits de l’homme »
Depuis le mois de janvier, elle n’a quasiment plus d’existence légale au Danemark. Et si ses recours en justice sont rejetés, c’est un centre de détention qui l’attend, en attendant une éventuelle expulsion. Mais ça, c’est hors de question. « Si vraiment je dois partir, je choisirai un autre pays qui respecte les droits de l’homme. Ici, parfois, j’ai l’impression d’être un jouet et qu’ils jouent avec mon avenir », témoigne-t-elle.
Elle espère un rassemblement massif ce mercredi après-midi afin, dit-elle, que le Danemark ouvre enfin les yeux.