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(rfi.fr)Florentino Perez, l’homme qui veut dynamiter le football européen.

 (rfi.fr)Florentino Perez, l’homme qui veut dynamiter le football européen.

Président du Real Madrid depuis 21 ans, Florentino Perez a construit un empire à partir de son entreprise de BTP devenue un géant à l’international. Avec une stratégie audacieuse, il a fait du club espagnol une marque reconnue. Il lance aujourd’hui un combat incertain contre les instances du football. Publicité

« J’agis pour le bien du football. Je veux sauver le football. Nous sommes à un moment critique ». Ces quelques mots prononcés par Florentino Perez lors de l’émission de télévision espagnole à succès « El Chiringuito » n’allaient sûrement pas passer inaperçus. En pleine polémique sur le projet de Super League, une sorte de minichampionnat réservé à quelques clubs parmi les plus riches d’Europe, l’inamovible président du Real Madrid s’attirait les foudres de nombreux internautes vent debout contre cette compétition jugée contraire au principe tant de fois brandi : la glorieuse incertitude du  sport. Pas de quoi décontenancer cet homme d’affaires de 74 ans rompu aux négociations les plus tendues, maintes fois la cible de manifestations réclamant sa démission. Juan José Dorado, journaliste espagnol qui suit depuis longtemps l’actualité du Real Madrid prédit une lutte longue et acharnée : « Je ne pense pas qu’il va lâcher sur ce projet de Super Ligue qui n’est pas un concept si nouveau quand on repense au G14. Il est convaincu que c’est la seule solution pour les clubs, très touchés économiquement par la pandémie, s’ils veulent maintenir le spectacle dans les meilleures conditions. Via l’Union européenne, via les tribunaux, la bataille n’est pas terminée avec l’UEFA dont Florentino Perez veut casser le monopole. »

Stratégie internationale

Cette confiance inébranlable du patron de la « maison blanche » (surnom du Real Madrid, le plus titré des clubs européens) est illustrée par son parcours, d’abord dans la politique (sans grand succès), mais surtout dans le monde de l’entreprise où il s’est lancé à corps perdu. ACS (Actividades de Construcción y Servicios), le groupe de construction qui a fait de lui un milliardaire compte environ 200 000 employés dans le monde. « C’est quelqu’un de très rigoureux, assez réfléchi », explique Juan José Dorado. « Il a une perception pointue de l’économie. Très vite, il a décidé de lancer sa propre entreprise qui est aujourd’hui l’un des leaders dans son secteur ». Florentino Perez, ingénieur des ponts et chaussées, a ainsi fait les bons choix aux bons moments. En 2001, à l’époque de la frénésie immobilière en Espagne, il a décroché d’énormes contrats publics : des autoroutes, des lignes ferroviaires, la rénovation du musée du Prado… Le nom de Florentino Perez et celui de son groupe ACS sont néanmoins cités dans des affaires de corruption. En 2008, il fait mieux que résister à la crise des subprimes qui va durement frapper l’Espagne. ACS s’implante sur d’autres marchés à l’international, au Moyen-Orient notamment. Au Qatar, il se voit attribuer d’importants chantiers d’infrastructures. Il est en lien avec le cheikh Tamim Al-Thani. Plusieurs médias évoquent un gros contrat avec l’Arabie saoudite. L’entreprise s’est par ailleurs retirée en 2020 du mégaprojet de barrage hydroélectrique Inga III en République démocratique du Congo, dont le coût est évalué à 14 milliards de dollars.

Le pari des Galactiques

Cette ambition et cette stratégie internationale, Florentino Perez l’a également appliquée dans son autre domaine d’activité née d’un rêve de gamin : le football. Dès son arrivée à la tête du club, en juillet 2000, il lance un concept qui marquera l’histoire du sport le plus populaire de la planète : les Galactiques. Luis Figo vient du FC Barcelone en 2000, Zinedine Zidane (Juventus Turin) en 2001, Ronaldo (Inter Milan) en 2002, David Beckham (Manchester United) en 2003. Plusieurs autres stars de l’époque dont Raul (formé à Madrid) et Roberto Carlos constitueront cette constellation de joueurs destinés à gagner sur le terrain (Ligue des Champions 2002), produire un spectacle inédit et renflouer les caisses d’un club fortement endetté à l’arrivée de son président-chef d’entreprise. Le pari : payer au prix fort des vedettes mondiales pour vendre la marque Real Madrid, quitte à oublier parfois l’aspect sportif en recrutant surtout des joueurs à vocation offensive au détriment de l’équilibre de l’équipe. Qu’importe, le style de jeu plait aux socios (supporteurs actionnaires), ravis de voir leur maillot fasciner la planète football. Florentino Perez a atteint son objectif. « C’est son expérience de dirigeant économique qui lui a permis cela », analyse Juan José Dorado. « Désormais, on ne peut pas différencier l’entreprise et la marque Real Madrid de l’entité sportive. L’un ne peut aller sans l’autre ».

Encore un coup marketing

Bien des années et des polémiques plus tard, les titres (nationaux et continentaux) se sont accumulés pour les Merengues (meringues en espagnol) grâce à d’autres choix gagnants : Cristiano Ronaldo en leader d’attaque, et Zinedine Zidane en meneur d’hommes qui entretient des relations parfois tendues avec son employeur. Son nouveau départ acté après une saison sans récompense impose un choix difficile, celui du successeur, à un président habitué aux critiques. Autre chantier en cours : la rénovation du stade Santiago Bernabeu qui disposera d’une pelouse rétractable que l’on dit unique en son genre. Encore un coup marketing. Foot et business : les deux trajectoires parallèles et indissociables de Florentino Perez qui à 74 ans et malgré les vents contraires entend bien rester celui qui tire les ficelles

kadi

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