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(Reseauinternational)Russie/États-Unis – Inévitable montée de la tension politico-communicationnelle avant la rencontre au sommet

 (Reseauinternational)Russie/États-Unis – Inévitable montée de la tension politico-communicationnelle avant la rencontre au sommet

par Karine Bechet-Golovko.

La rencontre Biden/Poutine se rapproche et, évidemment, les États-Unis font monter la tension – et les enchères – à grands coups de déclarations publiques, utilisant dans ce jeu leurs satellites européens. Biden menace de ne rien céder sur les droits de l’homme, l’UE appelle à plus de sanctions contre la Russie et à des déclarations officielles belliqueuses la veille du sommet. Tout est mis en place pour fragiliser la position politico-médiatique du Président russe. Puisqu’il y a peu de chance qu’il ne cède grand-chose sur le fond, il faut préventivement garder la face – et préserver l’image de l’ennemi. Au cas où, encrer l’image d’une Russie qui refuse les propositions de « démocratisation ». La soumission s’appelant ainsi désormais.

Le 16 juin, la rencontre entre les Présidents américain et russe doit se dérouler en Suisse. Sur le fond, leurs positions étant incompatibles, il y a peu de chance que la face du monde en soi changée. D’autant plus que les États-Unis ne peuvent se permettre un partage du monde, qui du coup, ne serait plus global.

D’ailleurs, le budget prévisionnel déposé par Biden est bien un budget de confrontation politique contre la Russie : 810,4 millions $ pour financer la diffusion internationale des intérêts américains en Russie, en Chine et en Iran ; 665 millions $ pour « aider » l’Europe à repousser les défis croissants venus de Chine et de Russie ; 255 millions $ à l’Ukraine pour lutter contre la fameuse « agression russe ». Bref, la Russie reste l’ennemi, qu’il faut combattre notamment par la communication et avec l’aide de l’Europe, pour continuer la politique de la Guerre froide non seulement d’endiguement, mais de refoulement.

Et Biden donne le ton – il ne lâchera rien. Ce n’est pas une rencontre amicale, c’est un round dans le combat qui se mène pour ou contre un monde global. Nous ne sommes manifestement pas dans le cadre d’une volonté de discussion, de négociation, d’écoute de l’autre.

Les structures européennes, grâce à leur absence totale d’indépendance, sont mises en œuvre pour seconder ce mouvement politico-médiatique, devant faire pression sur la Russie avant la rencontre, afin de mettre le Président russe, non pas sur un pied d’égalité, comme il se doit entre Chefs d’État, mais en position inférieure, en position de défendeur, devant se justifier.

Ainsi, David Sassoli, à la tête du Parlement européen, appelle à renforcer les sanctions contre la Russie et les officiels … tout en collaborant avec la société civile et les forces « dissidentes ». Autrement dit, il appelle ouvertement à l’ingérence, au soutien et au renforcement de toute force pouvant renverser l’ordre constitutionnel en Russie :

« Bruxelles exige de « resserrer les sanctions contre les autorités russes », a déclaré dimanche le président du Parlement européen David Sassoli (envisagé) à Funke Media Group. (…) Il a noté qu’au-delà des sanctions, le bloc doit « également développer des contacts plus étroits avec la population et la société civile et soutenir les dissidents russes, les ONG et les médias indépendants. »

Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, l’UE propose aux États-Unis de faire une déclaration commune lors du sommet UE-USA le 15 juin, la veille du jour de la rencontre entre Biden et Poutine. Il serait intéressant de savoir réellement d’où vient cette initiative, qui sert à point les intérêts atlantistes, autant qu’elle dessert les intérêts européens … Dixit Bloomberg :

« Nous nous consulterons et coopérerons étroitement sur l’ensemble des défis et opportunités partagés dans le cadre de nos approches respectives similaires et multiformes de la Chine », selon le document obtenu par Bloomberg. « Nous sommes unis dans notre approche de principe à l’égard de la Russie et nous répondrons de manière décisive à son modèle répété de comportement négatif et d’activités malignes ».

Le sommet marquera le premier voyage de M. Biden en Europe en tant que président. Les deux parties devraient promettre une coopération plus étroite dans des domaines touchant tous les coins de leurs économies et prendre position contre la répression de la Russie à l’égard de la société civile, de l’opposition et des médias indépendants – un jour avant que M. Biden et le président russe Vladimir Poutine ne se rencontrent à Genève ».

Les responsables russes ont réagi à cette nouvelle, déclarant que l’UE faisait tout pour mettre en place un ordre du jour confrontationnel avant la rencontre au sommet des deux présidents. Il est effectivement difficile de ne pas être d’accord. Mais peut-on sérieusement penser que l’UE agisse indépendamment des États-Unis ? L’on peut très sérieusement en douter, car sa démarche conforte la démarche communicationnelle américaine, voulant mettre la Russie en position de défense, ce qui permettrait d’éviter pour les États-Unis de devoir parler du véritable problème de fond, autrement dit du droit des États à être souverain. Ce qui est impossible dans un monde global, où les États sont réduites à des structures politiquement vides soumises à un seul centre politique.

Karine Bechet-Golovko


source : http://russiepolitics.blogspot.com

houssainatou

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