La Chine doit « élargir son cercle d’amis », c’est le président chinois qui le dit. Alors que le président américain Joe Biden entend sortir de « l’isolationnisme Trumpien », Xi Jinping a demandé aux dirigeants communistes de raconter une autre Chine, une Chine « digne de confiance, aimable et respectable ». Publicité
avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Ce n’est pas la première fois que Xi Jinping appelle les médias d’État à montrer une image positive de la Chine. Ce n’est pas non plus la première fois que les cadres du parti et les « experts de haut niveau » sont invités à truster les sommets, les forums et les conférences internationales pour tenter de remporter la bataille du narratif notamment avec les États-Unis.
Sauf qu’ici, l’appel formulé lundi 31 mai dans le cadre du politburo chinois sonne comme un aveu, ou en tous cas comme un constat d’échec. https://platform.twitter.com/embed/Tweet.html?creatorScreenName=RFI&dnt=false&embedId=twitter-widget-2&features=eyJ0ZndfZXhwZXJpbWVudHNfY29va2llX2V4cGlyYXRpb24iOnsiYnVja2V0IjoxMjA5NjAwLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X2hvcml6b25fdHdlZXRfZW1iZWRfOTU1NSI6eyJidWNrZXQiOiJodGUiLCJ2ZXJzaW9uIjpudWxsfSwidGZ3X3R3ZWV0X2VtYmVkX2NsaWNrYWJpbGl0eV8xMjEwMiI6eyJidWNrZXQiOiJjb250cm9sIiwidmVyc2lvbiI6bnVsbH19&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1399697429834866688&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.rfi.fr%2Ffr%2Fam%25C3%25A9riques%2F20210602-nicaragua-l-opposante-cristiana-chamorro-dans-le-collimateur-des-autorit%25C3%25A9s&sessionId=a7bf6f52fe509cc04bc7da7e2b46bfd142f25bd4&siteScreenName=RFI&theme=light&widgetsVersion=82e1070%3A1619632193066&width=550px
Sortir de l’isolement
Toutes les études en témoignent : la Chine n’a jamais été aussi isolée sur la scène internationale, son image s’est dégradée en Europe, comme en Amérique du Nord, avec un « soft power » au plus bas depuis le passage au capitalisme rouge initiée par Deng Xiaoping. Est-ce pour autant le retour au « cachons nos talents et attendons notre heure » du père de la réforme et de l’ouverture ? Est-ce aussi la fin de la diplomatie des « loups guerriers », ces diplomates chinois mordants et prêts à rivaliser dans la surenchère et les fake news avec les « Faucons » de la diplomatie américaine ? Rien n’est moins certain…
« Sharp power »
Depuis son arrivée au pouvoir Xi Jinping répète régulièrement que « la Chine ne veut pas dominer l’Asie », comme ce fut le cas en 2016 lors du discours pour le 95ᵉ anniversaire du parti communiste chinois, « ni le monde » comme lors des célébrations des 40 ans de la réforme de l’économie chinoise en 2018, qu’il faut trouver le bon ton pour « mieux raconter l’histoire de la Chine » comme il l’affirmait au lendemain de sa prise de fonction en 2013, mais toute son action est axée sur la réaffirmation de la puissance chinoise.
Une « puissance tranchante », « sharp power » propre aux pays autoritaires affirmait le géopoliticien Joseph Nye dans un article de Foreign Affairs à l’opposé de la « puissance douce » ou « puissance intelligente » (« soft power » ou « smart power ») et donc qui suscite appréhension et méfiance de la part de ses partenaires.