L’archipel de 24 millions d’habitants était parvenu à totalement contrôler l’épidémie pendant un an et demi grâce à des quarantaines à l’entrée de son territoire. Mais cette stratégie a été mise en échec par la découverte de plusieurs foyers de contamination à la mi-mai. Publicité
Avec notre correspondant à Taipei, Adrien Simorre
Des annonces sur haut-parleurs pour alterner les visites au marché des fruits et légumes, des bars et des écoles fermés. Ces scènes impensables il y a quelques semaines sont devenus le quotidien des Taïwanais.
« Taïwan avait très bien réussi à contrôler l’épidémie grâce à des quarantaines à l’entrée du pays, nous explique Chan Chang-Chuan, professeur au département de santé publique de l’université nationale de Taïwan. Mais les protocoles mis en place étaient adaptés au premier type de virus et non au variant anglais, beaucoup plus contagieux. Nos mesures n’ont pas su prendre en compte ces évolutions. »
À la mi-mai, un cluster est découvert dans le quartier populaire de Wanhua, dans le centre de Taipei. Les infections trouveraient leur source chez les pilotes de ligne de la compagnie aérienne nationale, dont la quarantaine est réduite.
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En attente du vaccin local
Depuis, l’archipel recense entre 300 et 500 cas par jour. Un nombre qui peine à diminuer malgré les mesures du gouvernement. « La plupart des Taïwanais n’ont pas encore été vaccinés, déplore le professeur Chan. Donc, cela va prendre des mois pour ramener le chiffre des contaminations à zéro. Nous avons besoin de vaccins, de beaucoup de vaccins. »
Des doses qui manquent cruellement à Taïwan. À ce jour, les autorités n’ont reçu que 900 000 des 20 millions de doses commandées. Le gouvernement compte désormais sur son vaccin de production locale. Mais il ne sera prêt qu’au mois de juillet prochain.
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