« Biden, Poutine… comme on se retrouve », s’exclame Libération en première page. « De nombreux points de friction, autant de lignes rouges, une relation calamiteuse… Le sommet entre les présidents américain et russe, qui se tient ce mercredi à Genève, promet d’être riche en tensions, mais pauvre en avancées significatives. »
En effet, ambiance glaciale : Libération note cette déclaration de Poutine vendredi dernier : « Notre relation bilatérale s’est détériorée ces dernières années jusqu’à atteindre son plus bas niveau. » Et réponse de Joe Biden : « Il a raison. »
« Il n’y aura donc ni conférence de presse commune ni communiqué mutuel, constate Libération. Les pessimistes pourraient dresser une longue liste de sujets où aucune avancée n’est possible à ce stade, comme la politique de déstabilisation des démocraties occidentales menée par Poutine à l’aide d’une véritable armée de cyber-attaquants. Mais on pourrait peut-être avancer timidement sur la maîtrise des armements et d’autres sujets liés au nucléaire, ce qui est plutôt rassurant. Enfin, le climat pourrait bénéficier d’avancées bilatérales importantes : après tout, ironise Libé, le seul sujet de conversation dans des situations tendues est le temps qu’il fait. »
Une réduction des armements ?
Certes le fossé est large entre les deux dirigeants, mais des ponts peuvent être jetés, estime Le Figaro. « Biden juge l’autocrate russe plus faible que fort, effrayé par le moindre opposant au point de l’éliminer, à la tête d’une économie poussive durement frappée par les sanctions et le Covid. Probablement le vétéran du KGB voit-il d’équivalentes faiblesses dans la démocratie américaine si facile à déstabiliser… Mais, affirme Le Figaro, les deux premières puissances nucléaires ne sont plus des rivaux systémiques acharnés à leur effondrement réciproque. Pour peu que leurs dirigeants respectent quelques lignes rouges – essentiellement l’immixtion dans les affaires intérieures de l’autre -, ils pourraient même coopérer sur des sujets d’intérêt commun, comme la réduction des arsenaux stratégiques ou l’endiguement de la Chine, à laquelle aucun des deux n’entend se soumettre. »
La Chine, « ennemi » commun ?
En effet, complète L’Humanité, « pour les Etats-Unis, la véritable menace demeure la Chine. Sur ce volet, le président démocrate reste dans le sillon de Donald Trump. À cette différence près qu’il a décidé d’entraîner les Européens dans la bagarre. (…) Dans un contexte de reconstruction économique mondiale à la suite de la crise sanitaire, le président américain estime que c’est maintenant que se joue la conservation de l’hégémonie mondiale, pointe L’Huma. C’est aussi par ce prisme qu’il faut analyser le plan d’infrastructures de 1 900 milliards de dollars. Il s’agit clairement de préparer le pays face à la rivalité chinoise. »
Euro : ça commence bien pour les Bleus
À la Une également, le foot : la victoire des Bleus 1 à 0 contre l’Allemagne, hier soir lors de leur premier match de l’Euro.
« Et à la fin, c’est la France qui gagne », titre malicieusement Le Parisien, reprenant à l’envers une fameuse formule… « Les partenaires d’Hugo Lloris ont gagné le match à leur sauce, en laissant le ballon aux Allemands, mais en piquant sur des remontées élaborées. Battre le champion du monde 2014 ne ressemble peut-être plus à un exploit de nos jours, et avec le déclin supposé de cette sélection, mais ce succès s’impose comme une immense performance. »
« Comme en 18 », titre pour sa part L’Equipe. Référence non pas à un quelconque armistice footballistique entre la France et l’Allemagne, mais à 2018… L’année du deuxième sacre mondial des Français. La version 2021 des Bleus étant en effet « similaire, constate le quotidien sportif, à celle de 2018 : très solide défensivement et dangereuse en contre-attaques. » Et, poursuit L’Equipe, « en retrouvant instantanément les qualités qui les avaient faits champions du monde il y a trois ans, les Français ont ouvert leur Euro en force et en beauté, avec une victoire qui aurait pu être bien plus large. »
Le rebond de l’économie
Enfin, l’économie repart en fanfare France… C’est ce que constate notamment Le Monde : « L’activité a sensiblement accéléré en mai, à la suite des étapes de déconfinement, et le rebond s’annonce même plus rapide que prévu. Pour la Banque de France, précise Le Monde, la croissance de l’économie française pourrait atteindre 5,75 % à la fin de cette année, au lieu des 5,5 % prévus il y a trois mois. Un chiffre nettement supérieur à celui de la moyenne de la zone euro. » La cause ? Les Français dépensent à nouveau, en puisant dans leur épargne Covid. Une épargne de plus de 150 milliards d’euros…