Nous n’avons pas fini de pleurer les morts de l’accident de Koubia-Tanènè , le 02 juin dernier, qu’une autre tragédie est survenue, quelques kilomètres plus loin, sur la même route nationale no3.
Cet autre désastre routier est arrivé jeudi au PK 06 Boffa-Tanènè, dans le district de Tordoya, aux environs de 18 heures.
Le chef d’escadron Facély Touré souligne que « sur place, il y a eu cinq morts dont deux femmes et trois enfants. Il s’agit de Mamasta Cissé, âgée de 22 ans qui a péri en même temps que les deux fillettes Mmahawa Camara et Mamadama Camara, qui voyageaient en sa compagnie. Également, Bah Safiatou, une autre jeune femme dont l’âge n’est pas déterminé, a perdu la vie avec son enfant. Elle venait de Kolenté, selon la gendarmerie, pour rejoindre son mari vers Boké.
Quant aux blessés, au nombre de huit, ils ont été évacués à Kamsar et à Conakry. Hélas, dès le lendemain, l’un d’eux, appelé Maître Mamma Sow, âgé de 68 ans, a rendu l’âme des suites de ses blessures. Ce qui a remonté le nombre de morts à six, au lieu des cinq enregistrés la veille, sur les lieux de l’accident.
Parmi les 07 blessés qui restent et dont l’âge varie entre 22 et 50 ans, on dénombre: le chauffeur du minibus, Alpha Oumar Barry, résidant à Sonfonia ; un officier de gendarmerie(chef d’escadron) de la compagnie territoriale de Koundara ; une étudiante résidant à Kamsar ; une ménagère et des commerçants (hommes et femmes).
Tous les deux chauffeurs sont titulaires du permis de conduire de la catégorie BCDE. Leurs véhicules sont assurés, le camion à la Sonag et le minibus à la Mutragui. »
Au terme du constat, la gendarmerie a retenu l’imprudence et le dépassement défectueux comme infractions au code de la route, à l’origine de cet accident. Ces faits, prévus et punis par la loi en vigueur sont imputés au chauffeur du camion semi-remorque.
Il faut dire que, s’il avait tenu compte, un tant soit peu, des circonstances de temps et de lieu que sont, la fine pluie qui tombait et l’heure de roulage qui rendaient la chaussée glissante et réduisaient la visibilité ; du tracé sinueux de la route ; de la proximité du district et des dimensions de son camion, il n’aurait pas tenté de dépasser un quelconque véhicule, en ce moment et en cet endroit.
Au regard de tout cela, on se demande à quand la fin de cette hécatombe qui endeuille sans arrêt, notre pays ? Sommes-nous objet de malédiction ? Un esprit malin nous a-t-il jeté un mauvais sort ? C’est ainsi que peuvent spéculer, ceux qui sont portés à trouver dans tout accident de la circulation, une cause autre que rationnelle.
Toujours est-il que la situation est grave et urgente. Elle désarçonne et fait perdre son flegme ou son latin, au plus endurci d’entre tous.
Tant de morts et de blessés, tant de dégâts matériels enregistrés. En si peu de temps !
Il y a bien de quoi se demander comment tous ces malheurs peuvent nous arriver, les uns après les autres, sans qu’on réussisse à y mettre fin ?
Devant tant de questionnements que ces drames persistants engendrent, nous allons néanmoins éviter le piège des conclusions hâtives qui trouvent réponse à tout, sans aucune explication rationnelle.
Cette série d’accidents que nous enregistrons, n’est l’effet d’aucun hasard, ni d’aucune fatalité. Ce n’est pas, non plus, un problème de destinée accomplie pour les victimes.
A l’analyse, c’est toujours l’homme qui s’est révélé être à l’origine de ces accidents. De par sa faute, son erreur, sa négligence ou son imprudence, pendant qu’il est au volant de son véhicule.
Et cela, nous l’avons compris, encore plus à l’énoncé des circonstances que la gendarmerie routière de Boffa nous a servi pour expliquer cet accident mortel.