En région Paca, le duel annoncé entre l’ancien membre du parti Les Républicains (LR), tête de liste de l’extrême droite, Thierry Mariani face au LR Renaud Muselier a tourné à l’avantage du président sortant. C’est un pari gagnant pour Renaud Muselier et le front républicain. Il a refait son retard après le premier tour et l’emporte finalement avec environ 56 % des voix. Publicité
C’est un échec pour Thierry Mariani. Un scrutin très serré avait été annoncé et pourtant, c’est une défaite large. La tête de liste du Rassemblement national (RN) qui s’est exprimé deux heures après les premiers résultats accuse « un système coalisé ». Thierry Mariani a déploré « une défaite pour la démocratie et l’expression de la volonté populaire ».
Pour les militants, eux aussi, c’est aussi la faute au front républicain qui a fonctionné encore une fois. « On est dégoûté, lâche un militant. C’est injuste, on est tout seul. Tout le monde se rassemble, chacun fait sa cuisine. On est un peu écœuré. » Directeur de campagne de Thierry Mariani, Philippe Vardon explique cette déroute aussi à cause de l’absention et s’inquiète aussi de la non-mobilisation des électeurs du RN : « Je veux encore une fois dire à tous les électeurs : s’abstenir, ce n’est pas un geste anti-système. C’est un geste qui renforce le système. »
Une chute juste avant la présidentielle 2022
En effet, Marion Maréchal Le Pen en 2015 était arrivée en tête, rappelle nos envoyées spéciales à Marseille, Anne Soetemondt. La gauche s’était désistée comme la semaine dernière et la droite l’avait emporté comme ce soir. Le plafond de verre est loin d’avoir explosé. Thierry Mariani ferait même moins bien que Marion Maréchal Le Pen, il y a six ans.
L’histoire se répète pour le Rassemblement national. Marine Le Pen misait beaucoup sur ces élections régionales et départementales. Elles devaient être un tremplin pour l’élection 2022. La présidente du RN va entamer la campagne présidentielle sans aucune conquête régionale. La candidate avait encore parlé d’un « Top 3 » il y a encore deux semaines. C’est raté. Le RN fait choux blanc dans la région Provence-Alpes Côte d’Azur et ne décroche aucune région.
Quel impact sur la campagne présidentielle de Marine Le Pen aura cette défaite ? « Trop tôt pour analyser et de toute façon qui oserait poser la question de la ligne ? », s’interroge en privé un cadre sonné par la défaite.
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Muselier au finish grâce au front… républicain
Le vainqueur, Renaud Muselier, a pour sa part fêté sa victoire avec son équipe après une campagne périlleuse. Il faut dire qu’il revient de loin l’élu marseillais, président des Régions de France. Donné perdant avant le premier tour, il aura survécu à l’accord mortifère avec En Marche et à la concurrence d’un rival issu, comme lui, de la droite.
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« Tous ceux qui ont voulu en permanence nationaliser cette campagne se sont trompés de campagne. Tous ceux qui ont toujours voulu parlé de Paris en voulant transformer cette élections comme le premier tour des présidentielles est une faute majeure », assène Renaud Muselier.
La droite a eu peur en PACA. « En début de semaine, c’était pas gagné », souffle ce militant.
Renaud Muselier a pu compter le front républicain. Comme il y a six ans, les électeurs de gauche se sont sacrifiés pour faire barrage au RN. Jusqu’à quand ?, s’interroge Marie croisée sur le Vieux Port par nos envoyés spéciaux Julien Chavanne et Boris Vichith.
« Ce n’est plus possible à mon sens que depuis 2002 se rejoue éternellement ce vote obligatoire à droite pour tous les gens qui sont de gauche parce qu’il faut empêcher le RN, ou à l’époque le Front national, d’arriver au pourvoir, c’est scandaleux… »
La gauche aura une place pour s’exprimer au conseil régional, promet Renaud Muselier. Une promesse jamais tenue par son prédécesseur en 2015, Christian Estrosi.
