Le Rassemblement national et La République en marche sont les deux grands perdants des élections régionales alors que la gauche et surtout la droite sortent renforcées du scrutin, mais dont les dissensions internes pourraient être un frein à leur succès.
À droite comme à gauche, on veut croire que les régionales rebattent les cartes pour 2022 et qu’un second tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron n’est plus une fatalité. Premier à vouloir entrer dans le match, Xavier Bertrand a adopté sans transition la posture du présidentiable. Et dans la majorité, certains concèdent qu’il sort « extraordinairement renforcé » après sa réélection facile dans les Hauts-de-France. Des sondages le donnent déjà en progression.
À gauche aussi, l’espoir renait. Anne Hidalgo continue à se préparer, comme les écologistes. Mais il ne faut pas tirer des conclusions automatiques des résultats des régionales. Que LREM soit dans l’incapacité d’exister électoralement et le RN de gagner des régions n’empêchent pas Emmanuel Macron et Marine Le Pen d’être les candidats naturels de leurs camps pour la présidentielle. Alors qu’en face la guerre des candidatures a débuté (lire encadré ci-dessous). Les régionales n’ont pas parachevé la recomposition politique promise en 2017 dont les Républicains et le PS avaient fait les frais mais cela ne signifie pas forcément qu’elles ont permis à la droite ou la gauche de retrouver les moyens de prendre une revanche en 2022. Ce scrutin est néanmoins un avertissement et annonce une campagne plus ouverte.
Par Aurélien Devernoix
Avec cinq régions métropolitaines conservées et une conquise en Outre-mer, la gauche préserve ses positions et ses ambitions. Mais ces résultats ont de nouveau mis au jour les dissensions entre socialistes et écologistes, faisant voler en éclats une union de façade et relançant les hostilités en vue de la présidentielle.
C’est Olivier Faure qui a dégainé le premier : « les socialistes sont les plus crédibles pour conduire les rassemblements à gauche », a estimé dès dimanche soir le patron du PS. Pour lui, le bilan des régionales est révélateur : les cinq régions dirigées par les socialistes ont été conservées et celles où les écologistes menaient l’union, comme l’Île-de-France ou les Pays-de-la-Loire, n’ont pu être conquises. « Un plafond vert » selon Olivier Faure, ce qui évidemment n’a pas vraiment plu côté écologiste où l’on rappelle que le score global du PS est en nette baisse, alors qu’eux progressent.
Mais le coup est en effet dur pour les Verts qui espéraient rafler une région pour confirmer leur dynamique des élections européennes et municipales. Ils vont devoir désormais digérer ces défaites avant la primaire pour désigner leur candidat à la présidentielle. Un vote incertain où les postulants se bousculent.
Ambiance maussade également chez les Insoumis dont les ralliements n’ont permis aucune victoire en métropole. Pire, en Nouvelle Aquitaine ou en Occitanie, les sortants socialistes remportent de larges succès après avoir explicitement refusé toute alliance avec LFI. De quoi alimenter le scénario de candidatures fratricides en 2022.