Prise de poids, manque de souffle, baisse des capacités cognitives… Une étude du CHU de Clermont-Ferrand fait état de constats alarmants.
“Des enfants, déjà très essoufflés, n’arrivaient pas à atteindre le premier plot avant le premier bip”, s’inquiète la professeure Martine Duclos, cheffe du service de médecine du sport au CHU Clermont-Ferrand, auprès du Monde qui a relayé ce lundi 28 juin les résultats d’une étude française sur l’impact des confinements sur les capacités physiques et intellectuelles des enfants.
Menée dans l’Allier et le Puy-de-Dôme, cette étude menée entre septembre 2019 et septembre 2020 fait état de chiffres “catastrophiques”, selon les mots de Martine Duclos, qui a coordonné ce travail et dirige l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps).
Concernant l’impact physique, l’indice de masse corporelle (IMC) a augmenté de 2 à 3 points en moyenne. La condition physique de ces 90 enfants de CE1 et CE2 s’est dégradée, notamment leurs capacités respiratoires, des enfants se montrant très essoufflés lors d’exercices sportifs simples.
Baisse des capacités cognitives
L’Onaps montre par ailleurs que seulement 0,6% des 11 à 17 ans ont atteint le seuil de l’heure quotidienne d’activité physique préconisée par l’OMS. Le Monde rapporte également de cette étude une baisse de capacités cognitives de 40% environ.
C’est en leur faisant passer un test que le CHU est arrivé à ce constat. Test ayant été réalisé dans le temps imparti en septembre 2019, alors qu’en 2020, beaucoup d’entre eux ne l’ont pas terminé. “Un an de confinement a été catastrophique, à un moment essentiel de plasticité neuronale”, déplore la spécialiste.
Une étude de Santé publique France, publiée en mai dernier, se penchait également sur l’impact du premier confinement sur la santé mentale des enfants et adolescents. Celle-ci montrait qu’ils avaient été fortement touchés, en particulier les filles par rapport aux garçons.
Santé mentale
Près d’un tiers des enfants et des adolescents avaient eu plus de difficultés pour s’endormir après le premier confinement. 30% des 13-18 ans et 27,2% des 9-12 ans interrogés évoquaient une augmentation de ces difficultés dans l’enquête publiée par Santé publique France, qui porte sur la santé mentale des enfants et des adolescents lors du premier confinement lié au Covid-19 en France.
Les 13-18 ans “semblaient présenter une santé mentale plus impactée par rapport aux plus jeunes”: en plus des difficultés d’endormissement, 12,5% des ados faisaient plus de cauchemars, 18,3% avaient plus de réveils nocturnes et 27% se disaient plus fatigués le matin, tandis que 25,1% déclaraient trop manger plus souvent.
L’enquête mettait aussi en évidence des symptômes psychologiques plus sévères, même s’ils restent plus rares: augmentation de la tristesse (7% des ados et 2,2% des enfants), nervosité (13,1% et 5,2%) ou peur importante (5,2% et 4,6%).