Le tribunal judiciaire de Paris a rendu sa décision à la suite du procès de treize jeunes pour le cyberharcèlement de Mila, cette adolescente ayant subi une vague d’agressions en ligne depuis la publication en 2020 d’une vidéo blasphématoire à l’endroit de l’islam. Onze d’entre eux ont été condamnés. Publicité
Le tribunal a tranché : le réseau social, c’est la rue. Et de la même façon qu’il est interdit d’insulter ou de menacer quelqu’un dans l’espace public, il faut appliquer ces mêmes règles de conduite sur internet. Dans une salle comble, le tribunal a suivi de près les réquisitions du ministère public et condamné onze des treize prévenus pour des faits de harcèlement, à des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis.
Une seule a été reconnue coupable de menace de mort : elle avait envoyé un mail à l’adolescente quand les autres s’étaient contentés de publications sur Twitter. Chacun devra verser 2 500 euros de dommages et intérêts et de remboursements des frais de justice de Mila. La jeune fille a été reconnue victime d’une authentique et violente entreprise de harcèlement.
Des dizaines de milliers de messages
Le message du président est clair. Si vous ne voulez pas que quelque chose se sache, alors ne le publiez pas sur les réseaux. Il rappelle toutefois que les onze coupables ne sont pas responsables à eux seuls des dizaines de milliers de messages haineux reçus par Mila.
En fin d’audience, soulagée, Mila s’est contenté de dire tout bas : « On a gagné. »