Au troisième jour de sa visite dans le pays d’outre-mer, le président français s’est rendu sur l’atoll de Manihi à une heure de vol de Tahiti pour alerter sur le réchauffement climatique. Le chef de l’État est venu inaugurer un abri pour la population menacée par la montée des eaux. L’occasion aussi de mettre en valeur son bilan contesté sur l’écologie. Publicité
Avec notre envoyé spécial à Manihi, Julien Chavanne
« Ça fait peur ! Il y a la mer qui vient du large, l’eau est venue jusque-là… » Augustin ne l’oubliera jamais. Il y a 31 ans, il s’est retrouvé avec de l’eau jusqu’aux épaules. Le cyclone Oama venait de s’abattre sur l’archipel des Tuamotu. Un scénario qui risque de se reproduire.
« Nous sommes vulnérables et impuissants face au déchaînement des éléments, explique John Drollet, le maire de l’atoll de Manihi. Nos îles basses doivent affronter des vagues pouvant atteindre douze mètres. »
C’est pour cela qu’Emmanuel Macron est là. Le chef de l’Etat vient inaugurer le chantier de l’école de Manihi qui servira aussi d’abri. « Alors, montrez-nous un peu ce que ça va donner », demande le président. « Il pourra abriter 534 personnes », répond le maire. « Ça veut dire presque tout le monde », rebondit Emmanuel Macron. « Voilà », confirme John Drollet.
Le tabou des essais nucléaires
L’abri sera opérationnel dans cinq ans. Une action concrète que le président français met en avant pour tacler les précédents gouvernements : « Je sais bien qu’il y a plusieurs décennies qu’on vous promet des abris. Pour la première fois, un programme de cinquante millions d’euros a été décidé et signé. Il permettra de mettre en place dix-sept abris ! »
Un sujet restera tabou pendant ces quelques heures de visite : les essais nucléaires menés par le France dans la région. Entre 1966 et 1974, l’armée française a procédé à plus de 40 essais nucléaires atmosphériques au cœur des atolls du Pacifique, en Polynésie française. Emmanuel Macron devrait n’en parler qu’à la toute fin de son déplacement.
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