Lancer une offre publique d’achat (OPA) sur Lagardère permettrait à Vincent Bolloré, déjà à la tête du groupe Canal+, de mettre complètement la main sur Europe 1, mais également sur des chaînes de duty free et des enseignes comme Relay. Une opération qui survient alors que la fronde contre la gouvernance de Lagardère semblait s’être apaisée il y a quelques mois à l’issue d’un accord.
Vivendi a accepté d’acquérir la participation du fonds britannique Amber Capital avec qui il s’était allié l’an dernier en pleine fronde contre la gouvernance de Lagardère, propriétaire notamment d’Hachette, d’Europe 1 et des journaux le JDD et Paris Match. Avec ces 18% supplémentaires, Vivendi, déjà premier actionnaire de l’entreprise, possèdera 45% du capital.
Le groupe contrôlé par Vincent Bolloré aura donc l’obligation légale de lancer une offre publique d’achat (OPA) pour acquérir le reste du capital. Coût de l’opération pour Vivendi ? 610 millions d’euros avec des actions achetées 24% plus chères que leur cours actuel.
Risque de concentration dans les médias
Mais tout ça n’est pas encore fait. Vivendi espère aboutir d’ici au 15 décembre 2022. D’ici là, plusieurs autorités devront statuer. Parmi elles, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et la Commission européenne en raison des risques de concentration dans les secteurs de l’édition et des médias.
Selon une source proche de Vivendi et citée par l’AFP, l’OPA n’est pas hostile. Tous les actionnaires auraient été prévenus. Cette même source assure que Lagardère, Bernard Arnault et le fonds souverain du Qatar souhaitent également sortir du capital. Dans un communiqué, le groupe Lagardère dit d’ailleurs se « réjouir du projet d’investissement » de Vivendi.
Perquisition chez Lagardère
Par ailleurs, le siège parisien du groupe Lagardère a été perquisitionné mardi 14 septembre. Les juges d’instructions ont ordonné que des recherches soient menées dans les locaux de l’entreprise dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour « achat de votes », « abus de biens sociaux », « comptes inexacts » et « information fausse ou trompeuse ».