Milorad Dodik, le chef politique des Serbes de Bosnie, évoque régulièrement l’éventualité d’une indépendance de l’entité serbe. L’annonce de la formation de l’armée de la Republika Srpska représente une menace qui risque d’attiser davantage une crise politique provoquée en juillet 2021 par le boycott serbe des institutions centrales du pays balkanique.
« Nous allons retirer notre accord sur l’armée commune bosnienne, par un vote dans le Parlement de la Republika Srpska, entité des Serbes de Bosnie », a déclaré Milorad Dodik, membre serbe de la présidence collégiale bosnienne, et parallèlement « nous allons proposer, pour une prise de décision dans les prochains jours (…), la formation de l’armée de la Republika Srpska, dans un délai de quelques mois ».
« Un acte criminel de rébellion »
Cette nouvelle menace de Milorad Dodik représente « un acte criminel de rébellion » a réagi le membre croate de la présidence, Zeljko Komsic, dans une déclaration à la Radio Sarajevo. Milorad Dodik évoque dernièrement souvent l’éventualité d’une indépendance de l’entité serbe, affirmant que la Bosnie est une «expérimentation» de la communauté internationale et un « pays impossible ».
L’accord de paix de Dayton de 1995 a en effet consacré la division de la Bosnie, ancienne république yougoslave, en deux entités, une serbe et l’autre croato-bosniaque, unies par un gouvernement central.
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La présidence collégiale bosnienne, composée de trois membres (serbe, croate et bosniaque) est le chef suprême des armées, des forces composées de 10 000 soldats et personnels civils, mises en place en 2006, onze ans après la guerre intercommunautaire qui a fait 100 000 morts de 1992 à 1995.
