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(rfi.fr)Chine: vingt ans de prêts chinois passés au crible

 (rfi.fr)Chine: vingt ans de prêts chinois passés au crible

Voilà une décennie que la Chine a supplanté les Etats-Unis comme le plus gros bailleur de fonds de la planète. Une étude unique en son genre et publiée ce mercredi décrypte l’ampleur et les ressorts des prêts chinois, en particulier le long des « Nouvelles routes de la soie ».

Des faits, des chiffres et pas des présupposés ou des conjectures sur le rôle de la Chine dans le financement des infrastructures dans les pays en développement.

C’est ce que promet cette vaste étude menée par les chercheurs du « China Africa Research initiative » de l’université Johns Hopkins aux Etats-Unis.

Tout en confortant plusieurs griefs adressés au géant chinois, prêteur en dernier ressort pour de très nombreux pays qui ne peuvent emprunter sur les marchés. Quelque 153 milliards de dollars ont été prêtés aux Africains, première destination de ces prêts, entre 2000 et 2019.

Des prêts chinois au modèle controversé

Ce n’est pas à nos auditeurs africains qu’on l’apprendra. Dans les pays qui ont un niveau d’endettement élevé, les prêts destinées à financer les gros projets, sont « collatéralisés » comme on dit. Les Etats emprunteurs s’engagent à rembourser les prêts grâce aux futures recettes des matières premières exportées. Un modèle appliqué en Angola d’abord mais ensuite, en RDC, au Ghana, en Guinée, au Soudan et ailleurs. Il est de plus en plus remis en question, mais il dicte encore aujourd’hui les relations entre bailleurs chinois et pays débiteurs.  Et puis, il y a les fameuses clauses de confidentialité négociées avec les Etats et qui empêchent tout acteur tiers, par exemple le FMI et la Banque mondiale d’en saisir l’ampleur. Cela devient un problème à l’heure où l’on se penche sur un éventuel allègement de la dette de ces pays, comme c’est le cas aujourd’hui.

La « dette cachée » comme on l’appelle pourrait s’élever à 385 milliards de dollars estiment les chercheurs de l’université Johns Hopkins

Si les Chinois ont longtemps prêté aux Etats directement, cela a aussi changé avec les nouvelles routes de la soie. Après 2013, les projets explosent. Les créanciers chinois prêtent non plus aux Etats mais à des co-entreprises ou des structures adhoc, voire aux opérateurs chinois des projets. Résultat : les dettes n’apparaissent plus dans les comptes publics. Cela brouille les cartes. Et c’est ce  qui fait que de nombreux Etats ont pu sous-estimer ces créances. On l’a vu dernièrement avec l’exemple zambien… Le fardeau de la dette chinoise est plus lourd que tout ce qui avait été dit jusqu’ici. Et il va croissant car les Chinois ne prêtent pas à prix d’ami. D’après le rapport, les prêts concessionnels à taux bas des banques institutionnelles chinoises ont fait place aux pratiques des banques commerciales. La  plupart des prêts ont été en moyenne moins généreux que ceux des prêteurs de la zone OCDE ou des créanciers multilatéraux. Leur taux moyen est de 4.2% et la période de grâce n’excède pas deux ans.

Des routes, des ponts, des chemins de fer tracés mais beaucoup de colère accumulée aussi le long des routes de la soie selon ce rapport

Oui, si nombre de pays peuvent dire que le « projet du siècle » comme l’appelle le président Xi Jinping a transformé positivement leur destin. Plusieurs autres pays cherchent à se défaire de ce lien ou à en desserrer l’emprise. On a évoqué d’un mot le cas de la RDC. En Malaisie, le rapport rappelle que des projets à hauteur de 11 milliards de dollars ont été annulés de 2013 à 2021. Idem en Bolivie ou au Kazakhstan. Violations des droits des travailleurs…dégâts environnementaux…scandales de corruption…Les pays hôtes sont de plus en plus sensibles à leurs opinions publiques sur ces sujets hautement politiques. Si bien que Pékin a dû affûter son discours ces dernières années, adopter une posture plus conciliante vis-à-vis des Etats hôtes. Cela laisse-t-il du champ aux concurrents des projets chinois ?

En tous cas, les Etats-Unis et leurs alliés du G7 cherchent plus que jamais à faire avancer le « Build Back Better World » (B3W) leur projet alternatif aux routes de la soie.

houssainatou

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