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(rfi.fr)Inflation au plus haut en Europe, raisons et conséquences

 (rfi.fr)Inflation au plus haut en Europe, raisons et conséquences

Depuis plusieurs mois, l’inflation bat des records : 6,2% aux États-Unis, 4,9% en zone euro. C’est du jamais vu depuis vingt ans. Les chiffres s’affolent dans les pays baltes, en Belgique, en Espagne, aux Pays-Bas ou encore en Allemagne, la première économie européenne.

La hausse des prix est généralisée, on le constate tous les jours que ce soit au supermarché ou à la station d’essence. C’est d’abord l’énergie, notamment l’électricité et le gaz, qui connaît la plus forte hausse : 27,4%. Viennent ensuite les services, les biens industriels, l’alimentation, l’alcool et le tabac. Quelle est la raison de cette poussée inflationniste ? Et surtout est-ce qu’elle menace la sortie de crise ?

La demande explose

Paradoxalement, c’est le rebond de la consommation des ménages et la reprise économique arrivés rapidement après la crise sanitaire qui ont fait exploser la demande. Des goulots d’étranglement se sont formés provoquant des problèmes d’approvisionnements. Et l’offre ne suit plus, constate Eric Delannoy, président du cabinet de conseil Tenzing « Avec l’investissement qui repart, il faut du temps pour que les capacités de production puissent s’ajuster à une demande qui est devenue très forte. C’est pareil avec des circuits logistiques qui ont été paralysés pendant un an et demi, ce qui se traduit notamment par l’incapacité de Renault, par exemple, de construire des véhicules parce qu’il manque de semi-conducteurs. Il faut remettre en place les circuits de logistique, les circuits de la mondialisation pour faire en sorte que l’on puisse réalimenter des chaînes d’alimentation, puis vendre. Cela pourrait prendre entre six mois et un an. »

Autre problème qui empêche l’offre et la demande de s’ajuster : des plans de relance massifs, le plan Biden aux États-Unis ou encore le plan de relance européen qui ont injecté d’importantes liquidités sur les marchés.

Temporaire ou durable ?

Cette situation risque-t-elle de s’inscrire dans le temps ? Aux États-Unis, où le plan de relance est gigantesque et où des mesures budgétaires très coûteuses ont été mises en place durant la pandémie en faveur des ménages américains, les pressions inflationnistes pourraient persister. En ce qui concerne la zone euro, c’est un peu différent. Charles Wyplosz, professeur honoraire à l’Institut des hautes études internationales et du développement (IHEID) à Genève précise : « Il y a, depuis un an maintenant, débat entre la thèse portant sur l’inflation temporaire et la thèse qui dit que l’inflation va rester, que les gens voudront rattraper ce qu’ils ont perdu en pouvoir d’achat. Ce que je crois, c’est que l’inflation aux alentours de zéro ou 1 % un peu partout, c’est fini, c’est de l’histoire. Dieu merci ! On va revenir à des taux d’inflation aux alentours de 2 %, 3% Ce qui est temporaire, c’est le dépassement actuel. Je pense que ça va durer encore en 2022. Puis, progressivement les choses devraient se calmer. Mais on ne sait pas encore ce que feront les banques centrales ou les gouvernements. »

Poursuivre la reprise économique

L’inflation serait donc conjoncturelle et pas structurelle à l’instar d’un moteur en surchauffe ? Et qu’en est-il de la politique monétaire des banques centrales, de la BCE, notamment, qui souhaitait réduire son soutien à l’économie ? Ce n’est sûrement pas le moment de se retirer, estime Daniela Ordoñez, chef économiste France pour Oxford Economics « Plusieurs fois la BCE a dit qu’il ne fallait pas se laisser influencer par ces pressions inflationnistes temporaires et qui étaient externes à la zone euro. Mais attention ! Diminuer le programme d’achat, cela ne veut pas dire l’arrêter tout de suite. Si l’on resserre la politique monétaire, on va tuer la demande, alors qu’on est en sortie de crise. Donc, c’est très important de protéger en ce moment l’activité et surtout la confiance des ménages. »

Garder la confiance des ménages et des entreprises, c’est la condition sine qua non pour que la reprise se poursuive. Pour cela, il faudrait des mesures « fortes et ciblées » pour alléger l’addition des ménages à revenus les plus faibles, conclut Eric Delannoy. Comme ce chèque énergie de 100 euros versés à six millions de bénéficiaires en France. Autre piste à explorer : un encadrement temporaire des tarifs d’électricité.

houssainatou

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