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(guineenews)Coopération militaire avec la Guinée : des partenaires directement interpelés par le FNDC

 (guineenews)Coopération militaire avec la Guinée : des partenaires directement interpelés par le FNDC

Officiellement dissous mais toujours débout, le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) multiplie les initiatives contre la junte. Dans un communiqué publié ce mardi  20 septembre, le porte-étendard du combat contre le troisième mandat d’Alpha Condé devenu depuis le cauchemar des militaires au pouvoir interpelle les partenaires au développement notamment ceux qui évoluent dans la coopération militaire.

A l’entame de son document, «le FNDC (dit constater) avec étonnement que la coopération militaire et sécuritaire entre la Guinée et certains États membres de l’Union Européenne, suspendue suite au coup d’état perpétré le 5 septembre 2021 à l’instigation du CNRD, a repris depuis mars dernier ».

Puis d’expliquer que «selon les informations dont dispose le FNDC, la coopération entre ces pays et la junte militaire au pouvoir porterait essentiellement sur les entrainements conjoints, la formation des forces de défense et de sécurité, en matière de renseignements notamment, la fourniture et l’achat de matériels militaires ». Et d’insister que «la reprise de cette coopération est d’autant plus alarmante que l’arsenal sécuritaire guinéen, qui en sort nettement renforcé, est déployé depuis juillet dernier pour intimider, harceler, traquer et mater les leaders et militants pro démocratie lors des manifestations pacifiques du FNDC ».

Dans la même logique, le communiqué indique que «les craintes exprimées par le FNDC ont d’ailleurs été confirmées dans un passé récent ». Précisant que «dans un rapport d’Amnesty International intitulé « Marcher et Mourir, Urgence de justice pour les victimes de la répression des manifestations en Guinée », l’Organisation de défense des droits de l’homme dénonçait l’appui de l’UE à la Direction centrale de la police judiciaire, notamment dans la création et l’opérationnalisation de la Division d’Appui Opérationnel (DAO)».

Pour rappel, informe le document, « à la suite d’une lettre adressée par Amnesty International à la délégation de l’UE en Guinée, celle-ci répondit le 29 juillet 2020 : « le constat d’emploi de la BRI dans des missions visant les opposants politiques est indéniable » mais que « rien ne pouvait laisser présager, lors de sa création à l’automne 2015, et plus largement lors de la création de la DAO, que cette dérive interviendrait plus de 4 ans plus tard ». Et que «cette dénonciation de Amnesty conduisit l’UE à interrompre son soutien à des activités déjà prévues dans le cadre du Programme d’Appui à la Réforme du Secteur de Sécurité (PARSS) ».

En tout cas, «au vu de la répression sanglante des dernières manifestations du FNDC causant un bilan de 8 morts, plusieurs blessés par balles, des dizaines d’arrestations et des dégâts matériels importants, tout laisse présager que les moyens directement et indirectement mis à la disposition de la junte militaire guinéenne, dans le cadre de toute coopération militaire et sécuritaire, seront mobilisés au service de la répression des populations guinéennes comme ce fut le cas en 2020, 2021 et comme c’est le cas en 2022 », selon le FNCD.  «D’où l’établissement de la possibilité d’une co-responsabilité manifeste entre les autorités guinéennes et les pays ayant repris leur coopération militaire dans les violations graves et massives des droits de l’homme en Guinée », déduit-il.

Revenant aux récents développements «le FNDC (dit accueillir) cette reprise de coopération avec d’autant plus d’étonnement que le Parlement Européen a, au point 4 d’une résolution adoptée le 5 mai 2022 sur les menaces pesant sur la stabilité, la sécurité et la démocratie en Afrique de l’Ouest et au Sahel, « réaffirmé avec force sa position selon laquelle toute coopération politique ou en matière de sécurité à long terme avec des acteurs de l’Union doit passer par un calendrier réaliste de retour à la démocratie prévoyant notamment des étapes claires et mesurables ; et rappelé qu’en l’absence d’un tel calendrier, toute coopération future avec des acteurs de l’Union est amenée à être remise en question « ».

Par ailleurs, pour le FNDC « il convient de rappeler les orientations au cœur de la doctrine de la coopération militaire et sécuritaire des pays de l’UE axées sur la construction et le développement de l’État de droit, la défense des personnes et des biens, la maîtrise de l’espace des États, le renforcement des capacités africaines de maintien de la paix, la création de conditions favorables au développement et la lutte contre le terrorisme».

D’où l’appel qu’il lance «à l’Union Européenne, aux États-Unis et aux autres partenaires de la Guinée à repenser les éventuelles futures formations, appuis budgétaires ou opérationnels aux forces de défense et de sécurité à la lumière des homicides illégaux et d’autres violations des droits humains commis par certains d’entre-elles et à suspendre toute coopération militaire et sécuritaire avec une junte dont le virage autoritaire est désormais bien amorcé». Avant  «d’en appeler au sens de la responsabilité et de l’éthique des partenaires de la Guinée et les exhorte à reconsidérer sans délai leur position».

Un communiqué qui a le mérite de sonner l’alarme dont l’opinion pourrait se faire des échos dans l’opinion des pays concernés par  le partenariat en question en cette période particulièrement sensible.

houssainatou

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