l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

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(rfi)Soul Bang’s, 10 ans d’une success story made in Guinée

 (rfi)Soul Bang’s, 10 ans d’une success story made in Guinée

Il ne suffit pas d’avoir du talent pour percer, il faut aussi être né sous une bonne étoile. L’astre de Soul Bang’s n’a pas fini de briller. A 30 ans, la vie a déjà mis sur sa route Kery James, Akon et même Stevie Wonder ! Le lauréat du Prix Découvertes RFI 2016 s’apprête à fêter sa première décennie sur scène avec la sortie de son cinquième albumEvolution 2 et un grand concert au Stade Général Lansana Conté à Conakry le 1er octobre.   

RFI Musique : Comment se passe la préparation de l’évènement ? Vous vous sentez comment ? 
Soul Bang’s : Je suis à la fois confiant et stressé. J’ai envie de livrer un beau spectacle, de produire quelque chose qui n’a encore jamais été vu. C’est vrai qu’on a beaucoup de pression, mais on est habitués. Jusqu’à la veille du concert, on va continuer à courir partout, à régler certains détails pour que tout se passe comme prévu. Ce n’est pas simple, surtout qu’on n’a que deux sponsors, ça ne suffit pas. Ce qu’ils ont donné ne représente même pas le tiers du budget total. Mais on va le faire. C’est juste dommage pour notre pays qu’un artiste comme moi, qui a remporté tant de prix, ne bénéficie d’aucun accompagnement quand il fait un concert. Ça ajoute davantage de tensions lors de la préparation. En Guinée, l’artiste doit gérer tous les aspects liés à sa prestation mais en même temps l’organisation de l’évènement, son financement. Sur le plan musical, je ne suis pas du tout inquiet. J’ai fait appel à mon frère Akatché [beatmaker sénégalais qui a participé à la réalisation de son quatrième album Yelenna ; NDLR], il a monté un groupe pour moi. Ses membres sont en ce moment-même en train de répéter. Pendant ce temps, je peaufine la scénographie. Je veux un concert qui plonge le spectateur dans l’atmosphère de chacune de mes musiques.              

Vous montez sur scène juste après la sortie de votre 5e album, disponible depuis le 16 septembre sur toutes les plateformes. C’est la suite d’Evolution volume 1 sorti en 2012…  
Oui, et on a mis en vente 200 disques, en version physique. Les fonds récoltés seront reversés à La Fondation Soul Bang’s et Manamba Kanté. Pour un CD écoulé, un enfant pourra être scolarisé pendant une année. Cette fondation, je pense que c’est l’une des choses les plus importantes que j’ai pu réaliser durant mes 10 ans de carrière.     
Evolution 2 est un album très urbain. C’est avec ça que le public m’a découvert, c’est ce qu’apprécient les Guinéens. Ils me l’ont tellement réclamé que j’étais obligé de leur donner ce qu’ils voulaient. Les albums Evolution, c’est comme un buffet où tu viens te servir. Il y a de tout : du reggae, du ragga, du zouk… Avec toujours cette même signature vocale r’n’b. 
L’album doit ressortir plus tard dans une version Deluxe, rééditée, dans laquelle il y a aura des collaborations avec la nouvelle génération du rap féminin, Miss Kala Kala, Séline. On a déjà presque toutes les chansons. Il y aura entre 8 et 10 titres. Je serai aussi avec Eddy Kenzo, avec Ténor.  
Dans le premier volet, on a fait appel aux jeunes pousses masculines du rap guinéen comme Straiker, Le Mélangeur, le groupe Dépotoir. J’ai aussi une collaboration avec Sidiki Diabaté, une chanson avec Manamba Kanté, une autre avec Stevie Wonder. 

Le vrai Stevie Wonder ?
A chaque fois les gens demandent ça ! Mais il n’y a pas deux Stevie Wonder. (Rires) En fait, on se connaît via mon tonton Abdoulaye Soumaré qui vit aux Etats-Unis et qui est mon conseiller. Stevie Wonder lui a dit un jour qu’il voulait faire une chanson avec un artiste africain, alors Abdoulaye m’a proposé. J’ai composé quelque chose, je l’ai envoyé et il a dit ok. J’étais impressionné. On s’est parlé plusieurs fois sur Whatsapp. Quand j’ai commencé à préparer mon album, j’ai envoyé des chansons à tonton, il a écouté et il m’a dit : “Ah je pense que Stevie serait bien sur ce son.” Je lui ai demandé s’il y avait une chance qu’il accepte, il m’a dit qu’il allait essayer. Une nuit je dormais, mon téléphone sonne. C’était Stevie : “Hey Soul lève-toi, envoie-moi la musique !” J’ai cru que je rêvais. J’ai appelé directement mon gars du studio. Il a envoyé le son et Stevie a posé dessus. Il a fait la ligne d’harmonica sur le titre I Keren.

Il y a une étape importante dans votre carrière. En 2016, vous remportez le Prix Découvertes RFI…
Ce prix, c’est mon bébé. Quand on vient chez moi, c’est la première chose qu’on voit. Ça a tout changé pour moi. C’était une renaissance. Ce prix intervient quatre ans après la sortie de mes deux premiers albums. A l’époque, en Guinée, certains avaient refusé de récompenser mon travail, estimant que ce que je faisais était trop américain, pas assez guinéen à leur goût. Mais en réalité, l’artiste, quand il crée une œuvre, est toujours animé d’une intention. Il suffit de la percevoir. Le président du jury Kery James m’a dit quelque chose qui m’a vraiment touché. “On sait que tu fais du r’n’b mais ton r’n’b est spécial parce que tu as mis du tien dedans, on sent le côté africain que tu apportes à ta musique.” Grâce à ce prix-là, je sais que beaucoup de Guinéens ont changé de regard sur moi. Ça m’a permis de prendre confiance en moi. Ce prix était une fierté pour tout le monde en Guinée. J’ai pu me faire connaître aussi à l’échelle africaine, internationale.

https://www.youtube.com/embed/qia5MQ2eygY

Kery James, Stevie Wonder… Vous avez été validé par de grands noms de la musique. Il y a euAkon aussi. Racontez-nous. 
Ça a été une rencontre très importante. C’était en 2014. Il était venu pour son projet Akon Lighting Africa. Il avait donné rendez-vous à de nombreux artistes guinéens. Malheureusement, je crois que ce jour-là beaucoup de nos amis étaient occupés et personne n’a pu faire le déplacement. J’étais seul, je devais avoir trois ans de carrière et je ne me serais pas permis de prendre la parole si mes aînés avaient été là. On me demande de faire un discours. Je dis que je représente les autres artistes qui n’ont pas pu venir, qu’on soutient tous l’initiative d’Akon. Et alors que je n’ai pas encore fini de parler, la foule commence à crier mon nom. Je chante ma petite chanson et tout le monde la reprend en chœur. Akon est là, il vient me parler, il me dit : “Tu vas devenir quelqu’un de grand dans ce pays, tout le monde en sera témoin…” Il m’a envoyé des good vibes ! C’est vrai qu’en 10 ans de carrière j’aurais pu avoir plus que ça mais ce n’est pas petit ce que j’ai eu et j’espère encore aller plus loin, Inch’Allah.    

houssainatou

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