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(observateurcontinental)La profonde crise turque marque-t-elle le début de la fin de l’époque d’Erdogan?

 (observateurcontinental)La profonde crise turque marque-t-elle le début de la fin de l’époque d’Erdogan?

Des émeutes de rue éclatent de plus en plus souvent à Istanbul et à Ankara, mais la police les réprime avec fermeté. Sachant que le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est clairement perdu dans les labyrinthes de la politique étrangère, qu’il construisait lui-même depuis longtemps. Quelles sont les motivations du dirigeant turc qui fait un pas provoquant après l’autre, à quel point son monde intérieur est-il sombre et à quoi faut-il s’attendre de la part de M. Erdogan prochainement pour sa population et d’autres pays? 

Le président turc Recep Tayyip Erdogan traverse probablement la pire période de toute son histoire à la tête de l’État. La tension sociopolitique devient de plus en plus palpable dans le pays, l’économie du pays s’effondre, le cours de la monnaie nationale chute inexorablement, alors que le nombre de personnes démunies montre en flèche. 

La prochaine présidentielle turque est prévue pour juin 2023, mais leur déroulement anticipé devient de plus en plus plausible. Sauf si Recep Erdogan décidait de l’annuler complètement, ce dont les Turcs parlent de plus en plus. 

Les récents sondages montrent que la cote de popularité d’Erdogan et de son parti au pouvoir s’effondre. Selon certains analystes et l’opposition turque, si le vote était honnête et avait lieu cette année, le Parti de la justice et du développement échouerait. Sachant que les Turcs parlent de plus en plus souvent de rumeurs que l’état de santé de leur président s’est sérieusement détérioré et qu’à tout moment Recep Erdogan pourrait pousser pays vers une nouvelle aventure étrangère pour renforcer ses positions parmi les électeurs, jouant le rôle de “sauveur de la nation contre une menace extérieure” ou de “père des Turcs du monde entier”. 

Récemment, la police d’Istanbul a de nouveau utilisé la force contre les manifestants qui protestaient contre la politique d’Erdogan, 50 personnes ont été interpellées. La direction générale de la sécurité de la Turquie a annoncé l’ouverture de centaines d’affaires pénales suite aux appels sur les réseaux sociaux aux manifestations de rue à cause d’une brusque chute de la devise nationale. 

La livre turque a perdu plus de 45% en un an, soit la plus forte baisse depuis 20 ans. Cette dernière est due à une récente décision de la Banque de Turquie de réduire une nouvelle fois le taux directeur de 16 à 15%. De plus, elle a coïncidé avec l’allocution de Recep Erdogan qui a déclaré qu’il continuerait de prôner la baisse du taux directeur tant qu’il resterait au pouvoir. 

L’inflation annuelle en Turquie dépasse aujourd’hui 20%, alors que le taux de chômage, rien que selon les statistiques officielles, atteint 14-15%. En réponse à une nouvelle chute de la livre, plusieurs banques turques ont fermé toutes les opérations en ligne. Alors que la compagnie Apple, par exemple, a suspendu les ventes de pratiquement tous ses produits dans le pays, jusqu’à la stabilisation de la monnaie nationale turque. 

Recep Erdogan accuse des faits tout le monde sauf lui-même. Depuis des années, lors des rassemblements de ses partisans il parle constamment de “complot étranger dans le but d’éradiquer le peuple turc” soi-disant organisé par des partis d’opposition, la CIA, des “sionistes mondiaux”, des “libéraux occidentaux”, le milliardaire George Soros et d’autres “forces hostiles envers les Turcs”. 

Tout en sachant que la Turquie se retrouve de plus en plus en isolement international, à cause du comportement de son président. Il y a un mois, M. Erdogan a ordonné d’expulser du pays (puis a décidé de les faire revenir) des ambassadeurs de dix pays occidentaux qui avaient appeler à libérer Osman Kavala, activiste, homme d’affaires et philanthrope turc, accusé de tentative de coup d’État. À l’époque, ces événements avaient provoqué une nouvelle chute record de la livre turque. 

Dans ce contexte, Recep Erdogan cherche de plus en plus souvent à détourner l’attention de sa population sur les différents problèmes en politique étrangère, qu’il a lui-même créés, à l’aide de déclarations résonnantes et d’actes encore plus provocateurs, comme ces derniers mois. Dans l’ensemble, au cours de ces dernières années, Recep Erdogan a réussi à se brouiller manifestement avec tous les plus grands pays du monde et personnellement avec de nombreux dirigeants, de Vladimir Poutine à Donald Trump en passant par Joe Biden, Angela Merkel et même Xi Jinping, après quoi il s’est réconcilié avec certains d’entre eux. 

Dans une tentative de détourner l’attention de la crise nationale gravissime, ou peut-être à son encontre, Recep Erdogan mène une expansion extérieure active. Les forces turques participent aux activités militaires en Syrie, en Irak, en Libye et dans d’autres pays.

houssainatou

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