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(reseauinternational)La Russie envisage une rencontre BidenPoutine – pour quoi faire

 (reseauinternational)La Russie envisage une rencontre BidenPoutine – pour quoi faire

par Karine Bechet-Golovko.

Alors que les tensions entre le bloc atlantiste et la Russie ne diminuent en rien, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ouvre la voie à une possible rencontre Poutine/Biden cet été – sachant qu’en juin Biden fait sa tournée européenne. De leur côté, les États-Unis, alors qu’ils étaient tellement pressés, insistent désormais sur le fait qu’aucune date n’est prévue et qu’ils continueront à aider leurs partenaires européens pour « faire baisser la tension » à la frontière ukrainienne. En quoi une discussion entre Biden et Poutine pourrait réellement permettre de réguler le conflit entre les deux pays, sauf à imaginer que l’un d’entre eux ne soit prêt au compromis ? De leur côté, les Américains, en entretenant la tension internationale, laissent entendre que, justement, ils n’entendent faire aucun compromis.

La Russie, par la voix du porte-parole du Kremlin et du conseiller du président, envisage la possibilité d’une rencontre entre Poutine et Biden. Ushakov, le conseiller présidentiel, souligne prudemment que si cette rencontre est envisagée, elle dépendra de beaucoup de facteurs et qu’elle n’est pas encore en phase de préparation. Pourtant, en ce qui concerne le délai de ce qui n’est pas officiellement en préparation, il parle de juin, alors que Biden fera sa tournée impériale en Europe.

Ce virage est confirmé par le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui affirme qu’une rencontre des deux Présidents est bien envisagée et a laissé ouvert la possibilité pour juin, sans pour autant préciser le lieu et la date précise.

Patrouchev, le secrétaire du Conseil de Sécurité russe, avait discuté avec le conseiller américain, et chacun avait accusé l’autre d’ingérence et déclaré cela inacceptable. Dans le même temps, ils ont discuté de la possibilité d’une rencontre au sommet et des domaines de coopération. Le climat avait déjà été envisagé lors de la participation de Poutine au sommet, justement, sur le climat. Nous pouvons être certains que si la Russie veut organiser une Gay Pride, les États-Unis de Biden lui accorderont une coopération pleine et entière, d’autant plus que cela portera préjudice au pays – ce qui ne les empêchera pas de continuer à adopter des sanctions, quand cela leur sera nécessaire. D’autant plus, que tout signe diplomatique est interprété comme un signe de faiblesse, donc le moment d’une nouvelle attaque.

Selon l’agence TASS, les États-Unis déclarent qu’ils n’ont pas fixé de délai potentiel pour une rencontre entre les deux présidents – à ce rythme-là, c’est la Russie qui va finir par se trouver en demande … Et pour que le message soit bien clair, la Maison Blanche déclare que « les États-Unis continueront à l’avenir à travailler de concert avec les pays européens dans le but d’empêcher toute escalade des tensions à la frontière avec l’Ukraine ».

Comme le disait Ushakov, la rencontre dépendra de toute une série de facteurs … L’on peut se demander desquels il s’agit, si dans ce contexte, la Russie est déjà prête à envisager une rencontre au sommet.

Car, dans le même temps, Macron appelle Poutine et lui signifie qu’il est inquiet de la tension à la frontière ukrainienne (comme le disait la Maison Blanche), il a demandé des explications à la Russie au sujet de la République Tchèque et affirme soutenir les accords de Minsk, après avoir discuté avec Zelensky.

Zelensky qui, de son côté, modifie sa conception des accords de Minsk, prépare lui-aussi sa rencontre avec Poutine (pourquoi se gêner…), recrée sa réalité conformément au modèle atlantiste.

Pendant ce temps-là, la Grande-Bretagne adopte de nouvelles sanctions sur le fondement de la lutte contre la corruption, notamment contre la Russie. La Russie est conduite à déclarer persona non grata deux attachés militaires européens, l’un de l’Ambassade de Roumanie, l’autre de l’Ambassade d’Italie.

Que peut-on attendre d’une rencontre Biden/Poutine dans ce contexte ? 

Éviter un conflit militaire ? De toute manière, personne ne le veut – encore. Et si, à un moment donné, il devient inévitable pour le monde atlantiste, de toute manière, ils trouveront bien un moyen de le lancer, aucune rencontre avec le président russe n’y changera rien.

Relancer la coopération entre les États-Unis et la Russie ? La politique étrangère américaine est pragmatique : ils coopèrent dans les domaines et dans la mesure où cela leur est profitable, indépendamment de tout contact direct.

Faire baisser la tension ? Toute tentative de compromis diplomatique est interprétée comme de la faiblesse, ce qui in fine augmente la tension.

Les négociations ont un sens lorsqu’il y a quelque chose à négocier, donc lorsque les parties ont atteint un certain palier, ce qui n’est pas le cas dans les relations américano-russes aujourd’hui, puisque les États-Unis sont en phases de combat actif pour implanter leur domination. Ils ne sont prêts à rien négocier, sauf la reddition de la Russie.

Karine Bechet-Golovko

source : http://russiepolitics.blogspot.com

houssainatou

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