Alors que les tensions persistent entre l’Union européenne et la Chine, quatre ministres des Affaires étrangères européens sont en visite à Pékin du samedi 29 au lundi 31 mai. La Hongrie, l’Irlande, la Pologne et la Serbie ont répondu présents à l’invitation du ministre Wang Yi.
L’accord d’investissements avec l’Europe suspendu, la Chine repasse au bilatéral. Cette invitation concerne « les principaux partenaires de coopération de la Chine en Europe (avec lesquels Pékin entretient) des relations amicales à longs termes », a fait savoir, vendredi 28 mai, le porte-parole de la diplomatie chinoise.
L’amitié va souvent de pair avec les affaires côté chinois. À en croire le journal Huanqiu, cette amitié se serait développée avec la crise sanitaire : cargaisons de masques sur les tarmacs de Varsovie et Dublin, les premiers vaccins chinois envoyés à Belgrade. Quant à Budapest, pour de nombreux observateurs en Chine, il s’agit probablement du meilleur allié de Pékin sur le vieux continent.
À la recherche d’une « parole commune » face aux critiques
Cette visite intervient également une semaine après que la Lituanie a quitté le groupe des « 17 (pays d’Europe centrale et orientale) + 1 (Chine) ». La « trahison » de Vilnius, comme l’ont qualifiée certains internautes, fait craindre à Pékin d’autres départs. La diplomatie chinoise tente de resserrer les rangs.
Lors de ces rencontres avec le conseiller d’État Wang Yi, il sera question d’échanges et d’investissements bilatéraux, mais pas seulement. L’objectif de ces rencontres est aussi, selon Song Luzheng, d’élever une « parole commune » face à la montée des critiques européennes contre la politique menée au Xinjiang et Hong Kong. Pour ce chercheur en relations internationales à l’Université de Fudan cité par le South China Morning Post, Pékin entend également « contrebalancer les efforts des États-Unis pour isoler la Chine ».