Après la guerre à Gaza qui a fait plus de 250 morts dont de nombreux civils, un habitant a décidé de porter plainte auprès de la Cour pénale internationale contre les responsables israéliens. Mohammad al-Tanani a vu toute sa famille décimée dans un bombardement.
Le 13 mai dernier, Mohammad al-Tanani, habitant de Gaza, a vu toute sa famille décimée par un bombardement à Sheikh Zayed, dans le nom de l’enclave palestinienne. « Ce 13 mai, une famille entière a été décimée à Gaza par les bombes israéliennes orientées vers des quartiers résidentiels, rappelle l’un de ses avocats Georges-Henri Beauthier, joint à Bruxelles par Murielle Paradon. Le grand-père est arrivé dans la maison de son fils et de sa belle-fille qui était enceinte et il a découvert le fils, la belle-fille et quatre enfants massacrés, dont les corps ont été mutilés par les bombes. »
Il a donc décidé de porter plainte auprès de la juridiction de La Haye. La procureure générale de la CPI Fatou Bensouda a ouvert début mars une enquête sur des crimes de guerre présumés dans les Territoires palestiniens. Une initiative rejetée par Israël mais saluée par les Palestiniens. « Il faut savoir, ce qui est tout de même très important, souligne l’avocat, que la Cour pénale internationale a décidé qu’elle était compétente pour la Palestine en février dernier et que la procureure a décidé d’ouvrir des enquêtes sur des faits qui remontent au 13 juin 2014 jusqu’à nos jours. C’était le meilleur moyen de faire en sorte que ce qui s’est passé en 2014 et ce qui vient de se passer en 2021 soit jugé par la Cour pénale internationale. Nous visons les crimes de guerre parce que ce sont des crimes essentiellement qui ont tué des civils et une attaque généralisée systématique, notamment de Gaza, ce qui relève des crimes contre l’humanité. »
D’autres plaintes
Contrairement à la Palestine, État non internationalement reconnu, Israël n’est pas membre de la CPI, et s’est opposé avec véhémence à toute enquête.
Le 21 mai dernier, ce sont les avocats du propriétaire gazaoui de la tour abritant les locaux de l’agence de presse Associated Press et de la chaîne Al Jazeera détruits par l’armée israélienne qui ont annoncé déposer une plainte pour « crime de guerre ».
Pour rappel, la CPI n’a aucune obligation de donner suite aux plaintes déposées auprès de sa procureure, qui peut décider de façon indépendante quelle plainte elle veut faire suivre aux juges de la Cour.