l'infos du monde de dernières minutes 7j/7

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(observateurcontinental)Pourquoi Israël confond-il paix et capitulation?

 (observateurcontinental)Pourquoi Israël confond-il paix et capitulation?

Les stratégies militaires offensives et le recours délibéré à une violence disproportionnée contre les civils sont au cœur des politiques de l’Etat. Israël confond la paix avec la reddition. Sa doctrine militaire opérationnelle, soucieuse des méthodes de combat de l’armée, met l’accent sur l’impératif d’amener les hostilités le plus tôt possible en territoire ennemi et, si nécessaire, de frapper préventivement.

La doctrine stratégique d’Israël, qui comprend les politiques générales utilisées pour garantir les objectifs nationaux, cherche à préserver l’Etat, à l’intérieur de frontières de plus en plus étendues, ce qui signifie également la poursuite de la colonisation de la terre palestinienne. Les deux consistent à rester à l’offensive. 

Violences disproportionnées. Israël a utilisé une force disproportionnée contre les civils pendant des décennies. Cela s’explique par le fait qu’il a relativement bien réussi à minimiser le coût humain et financier de la guerre pour lui-même. Pourtant, l’histoire est pleine de tragédies causées par la surestimation de la puissance des doctrines offensives. Lors de sa récente campagne militaire à Gaza, les forces terrestres et aériennes israéliennes auraient mené au total 1 500 frappes en 11 jours, blessant 1 900 Palestiniens et en tuant au moins 254. Cela doit être compris dans le contexte de la stratégie d’Israël, qui, depuis le début, a inclus des attaques délibérées contre les civils, leurs économies, leurs institutions et leurs infrastructures.

Rapport. En mai 2009, Amnesty International a publié son rapport pour Israël et les territoires occupés qui a révélé qu’au cours de l’opération Cast Lead de cette année-là, «les forces israéliennes ont enfreint à plusieurs reprises les lois de la guerre, notamment en attaquant des bâtiments civils causant un nombre disproportionné de victimes chez les civils. Les déclarations de responsables israéliens révèlent que la destruction et la violence disproportionnées contre les civils étaient une politique délibérée. En octobre 2008, Gabi Siboni, directeur du programme des affaires militaires et stratégiques à l’Institut d’études sur la sécurité nationale (INSS) de l’université de Tel Aviv, a publié un document d’orientation intitulé Force disproportionnée: le concept de réponse d’Israël à la lumière de la deuxième guerre du Liban. Il a déclaré: «Avec le déclenchement des hostilités, Tsahal devra agir immédiatement, de manière décisive et avec une force disproportionnée par rapport aux actions de l’ennemi et à la menace qu’elle représente. Une telle réponse vise à infliger des dommages et à infliger des sanctions dans une mesure qui exigera des processus de reconstruction longs et coûteux»; «Le test d’Israël sera l’intensité et la qualité de sa réponse aux incidents à la frontière libanaise ou aux attaques terroristes impliquant le Hezbollah au nord ou le Hamas au sud. Dans de tels cas, Israël, encore une fois, ne sera pas en mesure de limiter sa réponse à des actions dont la gravité est apparemment proportionnelle à un incident isolé. Au contraire, il devra réagir de manière disproportionnée afin d’indiquer clairement que l’Etat d’Israël n’acceptera aucune tentative de perturber le calme qui règne actuellement le long de ses frontières». 

La dissuasion par la punition, destruction des civils. Pour les dirigeants israéliens, le recours périodique à la force est essentiel pour communiquer la capacité et la détermination d’Israël. Dans le cadre du paradigme de la sécurité israélienne, lorsque l’Etat sent que la dissuasion contre un acteur particulier s’évapore, il lance des «opérations de dissuasion» où le souci d’avoir des dommages collatéraux touchant les civils a tendance à disparaître. Ce fut le cas des opérations Summer Rains (2006), Cast Lead (2008-2009), Pillar of Defence (2012) et Protective Edge (2014). Le renforcement de la puissance militaire et l’usage de la force ont servi une fonction de communication clé entre Israël et ses voisins. La puissance militaire et la menace et l’utilisation de la force sont considérées comme fondamentales pour convaincre les ennemis qu’Israël ne peut pas être détruit aux dépens du dialogue avec les voisins et de la recherche d’un équilibre mutuellement satisfaisant. Cela conduit Israël à développer une préférence pour la dissuasion par la punition plutôt que la dissuasion par le déni. Alors que ce dernier cherche à contrer l’agression en rendant plus difficile pour un agresseur d’atteindre son objectif et en le convainquant qu’il n’atteindra pas ses objectifs sur le champ de bataille, la dissuasion par la punition augmente les coûts pour l’agresseur en endommageant des cibles civiles. La dissuasion par la punition implique souvent la menace de détruire une grande partie de la population civile et de l’industrie d’un adversaire.

Violation du droit international humanitaire. Une guerre d’usure contre le Hamas et le Hezbollah est probablement le destin d’Israël à long terme car la chute du régime du Hamas à Gaza n’est pas un objectif militaire réalisable. Le Hamas est bien enraciné dans la société palestinienne, en particulier à Gaza. Pour maintenir l’ennemi en déséquilibre et réduire ses capacités, cela nécessite une préparation militaire israélienne et une volonté d’utiliser la force par intermittence, tout en maintenant un front intérieur israélien sain et résilient, malgré le conflit prolongé. Pour Israël, les civils ennemis sont au bas de la hiérarchie de la mort et comme le démontre la récente offensive de Gaza, cela l’a ouvert à la critique mondiale. Le non-respect des notions de proportionnalité et de discrimination dans l’engagement militaire constitue une violation du droit international humanitaire.

Tewfik Hamel, consultant, chercheur-docteur en Histoire militaire et études de défense

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Source: https://www.opendemocracy.net/en/north-africa-west-asia/why-does-israel-confuse-peace-surrender/

houssainatou

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