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(rfi.fr)Arménie: liberté de la presse, politique et corruption

 (rfi.fr)Arménie: liberté de la presse, politique et corruption

Le gouvernement arménien, réputé pour ses engagements démocratiques, est sous le feu des critiques après avoir adopté une loi controversée sur la presse. 

La Cour Constitutionnelle arménienne a validé le 9 octobre dernier une loi, adoptée en juillet, qui prévoit notamment l’augmentation substantielle des amendes en cas d’insultes ou de diffamation envers des personnalités publiques. Au maximum, en cas de récidive, l’amende pourrait s’élever à 30 fois le salaire mensuel moyen d’un journaliste arménien.

On ne saurait exclure, hélas, qu’il s’agit d’abord de museler la presse, pour un gouvernement souvent critiqué pour sa susceptibilité envers les critiques. Mais il y a aussi un contexte politique où l’opposition, à savoir les partis qui ont contrôlé le pays jusqu’à la révolution de velours du printemps 2018, est extrêmement puissante, financièrement et possède la plupart des médias.

Ces organes de presse mènent de véritables campagnes politiques, qui ont souvent peu à voir avec le souci de l’information. Le Premier ministre Nikol Pachinian a été récemment qualifié de « traître », depuis la défaite dans la guerre du Haut-Karabagh, il y a un an.

Les défenseurs de la liberté de la presse en alerte

Qu’elles soient arméniennes ou internationales, les ONG, comme Reporters sans frontières (RSF), dénoncent « une menace sérieuse pour la liberté de la presse ». Elles voient dans la criminalisation de l’insulte une mesure qui va intimider les journalistes et les inciter à l’autocensure.

RSF insiste aussi sur le caractère contraire au droit international de ces mesures, notamment aux règles éditées par le Comité des droits de l’homme de l’ONU et à la jurisprudence de la CEDH, la Cour européenne des Droits de l’Homme. Les mesures visant à criminaliser l’insulte, en général, sont très vagues et laissent aux autorités le loisir d’interpréter la notion à leur guise. 

Le gouvernement de Nikol Pachinian, qui lui-même est un ancien journaliste d’opposition, use d’une rhétorique violente à l’encontre des journalistes qui eux-mêmes, il est vrai, du moins ceux financés par les oligarques proches des anciens présidents Robert Kotcharian et Serge Sarkissian, usent des mêmes procédés à l’encontre de l’équipe dirigeante, appelant à la renverser.

Un climat délétère

Nikol Pachinian a par exemple qualifié les journalistes de « tueurs » et le milieu des médias de « dépotoir ». Le président de l’Assemblée nationale, Alen Simonian, a lui utilisé le terme de « presse jaune » concernant le site d’investigation Hetq qui n’a rien à voir avec les anciennes autorités. Ce dernier avait révélé que le frère de M. Simonian remportait des appels d’offres publics pour construire des autoroutes.

Les pratiques du gouvernement obligent par ailleurs certains médias à consacrer beaucoup de ressources, humaines et financières, pour se défendre devant les tribunaux. Un oligarque proche du pouvoir a par exemple porté plainte une douzaine de fois contre des médias et des journalistes. 

houssainatou

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