Le premier ministre britannique a réfuté toute violation des règles lors de la rénovation de son logement à Downing Street.
La Commission électorale britannique a annoncé, mercredi 28 avril, ouvrir une enquête sur la rénovation de l’appartement occupé par Boris Johnson à Downing Street, après que le premier ministre a été accusé d’avoir financé ces travaux avec des dons privés.
« Nous sommes maintenant convaincus qu’il existe des motifs raisonnables de soupçonner qu’une ou plusieurs infractions ont pu se produire. Nous allons donc poursuivre ce travail sous forme d’enquête formelle pour déterminer si tel est le cas », explique la commission après évaluation des informations qui lui ont été fournies depuis le mois dernier par le Parti conservateur.
Un porte-parole du gouvernement avait déclaré mardi que les coûts de la rénovation de l’appartement avaient été pris en charge par Boris Johnson, sans préciser si le dirigeant avait ou non bénéficié d’un prêt qu’il aurait ensuite remboursé. Lire le récit : Au Royaume-Uni, succession de scandales embarrassants pour Boris Johnson
Une série de scandales
Cette annonce est survenue peu avant la traditionnelle séance hebdomadaire de questions au chef du gouvernement, à la Chambre des communes. Boris Johnson, accusé par son ancien bras droit et cerveau de la campagne victorieuse du Brexit en 2016, Dominic Cummings, de plusieurs irrégularités, s’apprêtait à essuyer les critiques de l’opposition travailliste.
Il a réfuté toute violation des règles lors de la rénovation de l’appartement qu’il occupe à Downing Street. « C’est moi qui ai couvert les coûts (…) et je peux vous dire que je me suis conformé complètement au code de conduite, au code ministériel », a déclaré M. Johnson devant les députés.
M. Cummings avait étrillé le dirigeant conservateur et mis en cause son intégrité dans un long billet publié sur son blog vendredi. A quelques jours des élections locales, le 6 mai, ces attaques sont particulièrement malvenues pour Boris Johnson, déjà mis en cause dans un scandale de lobbying éclaboussant certains membres de son gouvernement. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La proximité entre le gouvernement Johnson et le secteur privé fait polémique
M. Johnson est également accusé d’avoir prononcé une phrase-choc pour s’opposer à un nouveau confinement à l’automne 2020. Le journal Daily Mail a affirmé lundi qu’au cours d’une réunion qui s’est tenue à la fin d’octobre, Boris Johnson a lancé : « Plus de putain de confinement, laissons les corps s’accumuler par milliers. » Malgré le démenti de Downing Street, plusieurs médias ont repris l’information, assurant avoir confirmation de sources anonymes.
Interrogé au Parlement, Boris Johnson a démenti mercredi avoir prononcé cette phrase, ajoutant que la décision de reconfiner avait été « très difficile » à prendre. « Les confinements sont des choses terribles, mais je dois dire que nous avons considéré que nous n’avions pas le choix », a-t-il déclaré.