Face à l’augmentation rapide des cas de Covid-19 se pose de plus en plus la question de la vaccination obligatoire. Ce mercredi 1er décembre, la Commission européenne a estimé qu’une discussion « devait avoir lieu » sur ce sujet dans les États membres de l’Union européenne (UE).
Prévue en Autriche, la vaccination obligatoire est en discussion en Allemagne. Elle a, ce mercredi après-midi, fait l’objet d’une déclaration de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse consacrée à la pandémie et au variant Omicron très contagieux. : « C’est une discussion qui je pense doit être menée. »
Ce n’est pas une recommandation officielle mais la Commission pousse encore plus fortement les vaccins depuis l’arrivée d’Omicron. « Si vous me demandez mon opinion personnelle, a poursuivi la cheffe de l’exécutif européen, nous avons les vaccins, les vaccins qui peuvent sauver des vies, mais qui ne sont pas utilisés adéquatement partout. Aujourd’hui, 77% des adultes sont vaccinés dans l’Union européenne ou si vous prenez la population totale, c’est 66%. Ça signifie qu’un tiers de la population européenne n’est pas vaccinée, ce qui fait 150 millions de personnes. C’est beaucoup. »
À l’heure où les patients qui décèdent du Covid-19 sont en écrsante majorité non vaccinés, le rythme des injections est, selon Ursula von der Leyen, trop lent en Europe. Elle se garde bien d’émettre une proposition formelle mais elle affirme estimer légitime et raisonnable d’avoir une discussion à 27 sur l’éventualité d’une obligation vaccinale.
L’arrivée d’Omicron a engendré une déconvenue de taille dans les projets de la Commission, souligne notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Elle préconisait une suppression en Europe des restrictions de voyage liées aux zones vertes, orange et rouges qui pouvaient entraîner des obligations de quarantaine ou de test. À la place, elle voulait que tout dépende de la vaccination et de la détention du passe sanitaire européen.
Approche commune
La commission pousse fortement les vaccins qui font en quelque sorte partie de ses rares prérogatives en matière sanitaire. Elle fait donc en sorte de soutenir tout ce qui peut favoriser les campagnes de vaccination.
« Tout le monde ne peut être vacciné, les très jeunes enfants par exemple ou les gens avec des problèmes médicaux particuliers, mais la grande majorité le pourrait, souligne Ursula von der Leyen. Donc je pense compréhensible et légitime de mener cette discussion maintenant : comment pouvons-nous encourager la vaccination et potentiellement envisager une obligation dans l’Union européenne ? Il faut une approche commune mais c’est une question qui doit être posée. »
Omicron se propage en Europe
L’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Allemagne et la Belgique sont touchés par le nouveau variant Omicron. Ce mercredi midi, les autorités sanitaires françaises ont recensé treize cas suspects de contamination au variant.
La France doit aussi affronter une forte vague de contaminations. « La situation sanitaire s’aggrave très nettement, et très rapidement sur notre territoire », a insisté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, constatant une « reprise massive de l’épidémie » avec ce mardi 30 novembre « un niveau jamais atteint depuis le printemps ».
Résultat : Paris a décidé de durcir les conditions d’accès à son territoire et d’imposer notamment pour l’ensemble des voyageurs provenant d’un pays hors de l’Union européenne, un test négatif de moins de 48 heures, « que ces voyageurs soient vaccinés ou non ».
Concernant les voyageurs en provenance des pays de l’UE, la France imposera un test de 24 heures pour les non-vaccinés.